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Batterie faible / Damso
Document sonore
Edité par Universal Music France S.a. Paris - 2016
Kaaris a eu son Kalash, Damso aura son Pinocchio. Faites entrer Damso ! Découvert sur ce titre extrait de l'album Nero Nemesis de Booba où son flow fait le show, le jeune rappeur bruxellois entre vraiment en scène avec son premier album, Batterie faible. Porté par une plume aiguisée comme il faut, un dico placée sous la ceinture (mais pas que) et des punchlines violentes comme des uppercuts, Damso ne révolutionne à première vue pas le genre mais réussit à faire entendre sa voix bien à lui. Car si les marques de fabrique de B20 voire surtout de K Double A sont réelles, Damso se situe aussi ailleurs ! Comme lorsqu'il évoque l'écoute non pas d'un vieux Rakim mais d'Agnes Obel ! Oui, oui, Agnes Obel ! Le cur sur une plaque allumée, j'écoute Agnes Obel, scande à foison le MC d'outre-Quiévrain sur le titre Exutoire. Mais ça n'est pas juste le fait d'entendre dans le refrain le nom de la fée danoise qui plaque au sol. Non. Car Damso emballe ici sa prose dans des sons fous, des prod' atypiques qui le démarque de ses ainés et ses confrères et en fait un rappeur vraiment original. Sur certains titres, son flow s'adoucit (pas ses mots) pour atteindre une sorte de lévitation vocale. Alors ok, Damso n'écrit pas les dialogues de l'Ile aux enfants et sa plume hardcore ultra-crue en rebutera plus d'un(e), le bonhomme jongle tout de même brillamment avec sa langue et sa musicalité, et n'abuse pas tant que ça des jeux de mots et des rimes de chez Lidl. Au bout de quelques écoutes, le constat est simple : Batterie faible mais entrée forte. Damso, damn so good !
Periscope. Débrouillard. Exutoire. Quotidien de baisé. Sombre. Que de la vie. Amnésie. Graine de sablier. Beautiful. Bruxellesvie. Autotune. Monde.