Darwyne, roman / Niel, Colin (1976-....). Auteur

Livre

Niel, Colin (1976-....). Auteur

Edité par Rouergue ; Impr. Laballery - 2022

Darwyne Massily, un garçon de dix ans, légèrement handicapé, vit à Bois Sec, un bidonville gagné sur la jungle infinie. Et le centre de sa vie, c'est sa mère Yolanda, une femme qui ne ressemble à nulle autre, bien plus belle, bien plus forte, bien plus courageuse. Mais c'est compter sans les beaux-pères qui viennent régulièrement s'installer dans le petit carbet en lisière de forêt. Justement un nouvel homme entre dans la vie de sa mère : Jhonson, un vrai géant celui-là. Et au même moment surgit Mathurine, une employée de la protection de l'enfance. On lui a confié un signalement concernant le garçon. Une première évaluation sociale a été conduite quelques mois auparavant par une collègue qui a alors quitté précipitamment la région. Dans ce roman où se déploie magistralement sa plume expressive, Colin Niel nous emporte vers l'Amazonie, territoire d'une puissance fantasmagorique qui n'a livré qu'une part infime de ses mystères. Darwyne, l'enfant contrefait prêt à tout pour que sa mère l'aime, s'y est trouvé un refuge contre le peuple des hommes. Ceux qui le voudraient à leur image.

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Avis

Avis des professionnels

  • Encore un beau roman de Colin Niel 5/5

    Mathurine est une éducatrice spécialisée dans une ville en Guyane française, au bord de la forêt amazonienne. Des histoires de familles compliquées, elle en connaît. Son désir d’avoir un enfant ne fait que grandir lorsqu’elle se retrouve avec le dossier « Darwyne Massily » sous le bras. Cet enfant légèrement handicapé n’est à l’aise nulle-part ailleurs que dans la forêt, tiraillé entre l’amour univoque qu’il éprouve pour sa mère et son incapacité à vivre comme les autres humains. Mathurine va découvrir l’histoire de cet enfant « mendiant de l’attention / quémandeur d’amour » qui n’est pas si innocent que ça… J’ai adoré ce roman noir qui traite de divers sujets : l’amour non réciproque, les violences verbales d’une mère envers son fils, le sort des migrants, la différence, etc. Avec ce récit, Colin Niel fait une belle révérence au mythe amazonien du Maskilili, cette créature magique qui résiderait dans l’implacable forêt.

    Chloé M, Bibliothécaire à Echirolles - Le 17 juillet 2024 à 15:24

Avis des lecteurs

  • Fantastique ! 5/5

    J'ai commencé ce livre sur la pointe des pieds, un peu rétive, craignant le roman social, et je l'ai terminé complètement envoûtée ! Envoûtée par l'écriture de Colin Niel, que je trouve toujours aussi magnifique. Envoûtée par cette histoire extraordinaire où les personnages se complexifient au fur et à mesure de la lecture, jusqu'à nous faire perdre toute notion du bien et du mal. Vertige assuré lorsqu'on ferme la dernière page ! De prime abord, l'histoire semble classique : Darwyne, petit garçon de 10 ans, vit seul avec sa mère dans un bidonville de Guyane à la lisière de la forêt amazonienne. La mère de Darwyne est aussi belle qu'il est laid, un peu difforme, avec une malformation des pieds qui le fait marcher de travers. Arrive un énième beau père pour le petit garçon, le 8ème qui va s’installer avec eux, et il va le haïr comme il a haï tous les autres. C'est qu'il ne veut absolument pas partager sa mère, à qui il voue une adoration sans bornes. Surgit Mathurine, éducatrice des services sociaux pour la protection de l’enfance, chargée d'enquêter sur Darwyne et sa famille suite à un signalement de maltraitance de l'enfant. Une fois les protagonistes et le cadre posés, il n'y a plus rien de "classique". Et de nombreux sujets sont abordés. Il est question de maltraitance, mais qui maltraite qui ? Question d'amour maternel, avec d'un côté une femme décrite comme une sainte par ses proches, qui élève seule un garçon difficile que tous rejettent, et une autre, célibataire en mal d'enfant qui fait FIV sur FIV sans résultat. Question de la place de l'homme dans une famille recomposée alors qu'il n'est pas le père de l'enfant et que celui-ci le rejette. Question d’amour filial : on assiste à tout ce que peut faire, et même au-delà, un petit garçon qui aimerait tant que sa mère qu’il vénère lui montre un peu d’amour et lui dise les mots de tendresse qu’elle réserve à la grande sœur qui ne vit plus avec eux. Question de l'intervention du travailleur social : jusqu'où aller dans l'enquête, jusqu'où s'impliquer sans que ça ne devienne trop personnel. Et comment faire pour établir le contact avec un enfant qui fait tout pour ne pas communiquer. Les mauvaises conditions de travail des services de l'aide à l'enfance sont très bien documentées et décrites par l'auteur, ainsi que le dévouement des travailleurs sociaux. Les conditions de vie des familles pauvres, des sans papier, des travailleurs précaires, sont également tellement bien décrites qu’on a l’impression d’être avec eux dans le bidonville, dans leurs carbets rafistolés de partout, sans eau courante, avec des branchements électriques sauvages. Et enfin, le personnage quasi central qu'est la forêt amazonienne : absolument magnifique et envoûtante ! Tellement bien décrite que j’ai encore l’impression d’y être, les sens en aguets comme Darwyne et Mathurine, de sentir l’odeur de l’humus, le bruit du vent dans le feuillage des arbres, le contact rugueux des troncs d’arbres, et d’entendre tous ces animaux qui sont les vrais habitants de la forêt. Elle s’immisce de plus en plus dans le récit choral, déborde bientôt de tous côtés. Les uns s’évertuent chaque jour à l’arracher, les autres ne se sentent bien qu’une fois au fin fond de cette forêt mystérieuse. Colin Niel a a travaillé pendant douze ans dans la préservation de la biodiversité, il a vécu plusieurs années en Guyane française, et cela se lit et s’entend dans les mots de l’auteur qui nous fait partager son amour pour cette forêt. On est ici très loin du polar classique, avec meurtre, enquête et résolution de l’énigme. Je me suis même demandé à un moment donné si c’était vraiment un polar ! C’est dire à quel point j’étais déstabilisée ! Il faut dire qu’on frôle le fantastique, l’auteur nous fait perdre tous nos repères ! Roman magistral, respect et admiration pour cet auteur dont j'avais déjà adoré "Les hamacs de carton".

    SELLAMI AIDA - Le 28 septembre 2025 à 20:49