Le Poids des secrets 03

Tsubame, roman / Shimazaki, Aki (1954-....). Auteur

Livre

Shimazaki, Aki (1954-....). Auteur

Edité par Actes Sud. Arles ; Leméac. [Montréal] - 2007

Lors du tremblement de terre de 1923, qui a dévasté la région du Kanto et entraîné plus de cent quarante mille morts, la Coréenne Yonhi Kim devient, question de survie, la Japonaise Mariko Kanazawa. A la fin de sa vie, alors qu'elle est veuve, mère d'un chimiste et grand-mère de trois petits-enfants, le mystère de sa naissance lui est dévoilé : le prêtre catholique qui l'avait recueillie dans son église lors du tremblement de terre, surnommé monsieur Tsubame, était-il l'instrument du destin qui a permis à cette hirondelle de s'élancer hors du nid ?

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Avis

Avis des lecteurs

  • Discrimination 5/5

    Ce 3ème tome de la série «Le poids des secrets» est poignant : comment peut-on vivre quand on a été autant accablée par de tragiques événements ? Il s’agit ici de l’histoire de la mère de Yukio (que nous avions suivi dans les deux premiers tomes). Nous savions qu’elle était orpheline, jeune mère célibataire, mariée à un homme très bon qui a adopté son fils de 4 ans, et qu’elle et son fils avaient réchappé à la bombe atomique à Nagasaki, son mari étant alors prisonnier en Sibérie. Ici, nous sommes surpris de découvrir ses origines, auxquelles on ne s’attend pas du tout ! Née Yonhi Kim en 1911 au Japon, elle a une mère coréenne qui a fui son pays en 1910 après avoir pris part au mouvement d’indépendance contre le Japon colonisateur. Sa mère et son oncle sont alors venus au Japon où ils vivent en marge de la société, sujets à des brimades et vexations dues au racisme et à la xénophobie des japonais. 1923 : un tremblement de terre va dévaster la région de Kanto. Aux centaines de milliers de morts, s’ajoutent les exactions contre les socialistes et les coréens, tués et jetés par milliers dans des fosses communes. Pour sauver sa fille, la mère de Yonhi la renomme Mariko Kanazawa pour cacher ses origines coréennes et la confie à un prêtre dans une église catholique. C’est là qu’elle vivra, attendant vainement sa mère. Le prêtre réussit à lui faire obtenir la nationalité japonaise, profitant de la confusion administrative due au tremblement de terre. La suite, nous la connaissons par les deux premiers tomes, et nous retrouvons cette femme 59 ans plus tard, sept mois après le décès de son mari, alors qu’elle vit chez son fils Yukio et sa famille. Nous découvrons alors le fardeau et le calvaire de cette femme qui n’a jamais avoué ses origines à personne, pas même à son mari ou à son fils. Comment vivre en cachant son identité à tous durant toute sa vie ? Par amour pour son fils et ses petits enfants, Mariko se taira jusqu’à sa mort, étouffée par ses douloureux secrets. «La défaite du Japon et l’indépendance de la Corée n’ont rien changé à l’attitude des Japonais contre les Coréens au Japon. La discrimination est toujours là. Avoir du sang coréen cause des soucis insolubles." (p. 60-61) «Tu dois comprendre que kika ne veut pas dire simplement obtenir la nationalité japonaise tout en gardant son identité raciale. Il faut abandonner la nationalité d’origine et être Japonais avec un nom japonais. Et si tu es devenu Japonais, les Coréens d’ici ne t’accepteront plus comme compatriote et les Japonais ne te considéreront jamais comme Japonais s’ils apprennent que tu es d’origine coréenne» (p. 90) 59 ans après le séisme, il est décidé d’exhumer les corps des coréens enterrés dans les fosses communes. A cette occasion, Mariko fera un retour déchirant sur son passé et les événements tragiques qu’elle a vécus. Ce sera alors pour elle l’occasion de découvrir l’identité de son père, qu’elle ne connaissait pas jusque là. Le livre s’intitule «Tsubame», qui signifie hirondelle, symbole de liberté, alors que la vie de cette femme n’aura été qu’un carcan de mensonges. En détruisant la seule preuve de ses origines, c’est à son fils et ses petits enfants que cette femme pense, à leur liberté à eux. Que d’émotions et de douleur dans ce 3ème tome ! Mais un style toujours aussi épuré et agréable à lire, quasi envoûtant.

    SELLAMI AIDA - Le 06 octobre 2025 à 20:44